dimanche 4 janvier 2009

L'an neuf ?

Mon ami poète et philosophe Yannis Youlountas vient d'écrire un édito titré : 
Pourquoi l’an 2009 peut devenir l’an neuf
Vers un basculement et un changement radical de société

Cet article est ainsi construit :
I - LE MOIS DE L'ILLUSION
II - CEUX QUI MARCHENT À L'ENVERS 
III - RESTER ASSIS, C'EST SE METTRE À GENOUX 
IV - NOTRE SOCIÉTÉ FONCTIONNE COMME UN ASILE 
V - GÉNÉRALISATION DE LA PEUR : CAUSE, MOYEN ET BUT 
VI - DYNAMIQUE DE RÉSISTANCE 
VII - LE SORTILÈGE DES PERSPECTIVES 
VIII - LE DÉFI DE LA BOÉTIE

Un extrait :

IV - NOTRE SOCIÉTÉ FONCTIONNE COMME UN ASILE

Mais il n’y a pas plus grande menace pour qui veut continuer à se dresser dignement, humainement, solidairement, que l’abandon au dressage normatif qui rabaisse, avilit, asservit. Le spectacle assourdissant du monde et l’interminable répétition de ses rites d’aliénés ont exactement l’effet d’un traitement médico-psychiatrique sur la parole, l’imaginaire, la révolte et la création. Un traitement neurasthénique. Notre société fonctionne comme un asile, dans tous les sens du terme. Elle justifie sa légitimité, son intransigeance et ses rigidités non pas pour conduire à l’émancipation et au bonheur de ses membres, mais pour les protéger contre eux-mêmes en entretenant la peur. La peur de tout et de tous.

V - GÉNÉRALISATION DE LA PEUR : CAUSE, MOYEN ET BUT

Loin des belles devises du genre "Liberté - Égalité - Fraternité", notre société n’a pas d’autre fondement que la peur, pas d’autre cause que la peur, pas d’autre but que la peur, car pas d’autre moyen de conserver son pouvoir et sa forme d’existence. Elle justifie sa légitimité, son autorité et sa violence par la peur généralisée. Elle promet de protéger contre les innombrables motifs de peurs qu’elle suscite, entretient, distille et inocule comme une piqûre quotidienne aux effets inhibants. C’est ainsi que la foule de chenilles reste à l’état de chenilles dans la peur absurde et confuse du papillon et de l’oiseau. C’est ainsi que la foule de fœtus reste à l’état de fœtus dans la peur absurde et confuse de l’être humain et du risque inhérent à la vie.

Cette peur, c’est tout simplement la peur du dehors ou plutôt la peur de la potentialité, de l’être au-delà, au-dehors, c’est-à-dire la peur de la liberté. C’est ainsi qu’est bâtie notre société d’aliénés. C’est ainsi que l’asile n’a pas besoin de portes. Car les seules portes sont la parole, l’imaginaire, la révolte et la création.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci frère Jean ...des Entomeures ? (fameux personnage de Rabelais !)

Amitiés à tou-te-s,

Y.Y.

jeandelaxr a dit…

Très bô billet !